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Théo Chaudet

Chine: La Censure d’une puissance mondiale

Dernière mise à jour : 8 juil. 2019

Récemment la Chine a adopté un système de notation sociale très strict. Système qui a beaucoup fait réagir la presse internationale. Retentissant comme un écho indéniable à la très célèbre série Black Mirror, la dystopie présente dans un des épisodes existe bel et bien dorénavant. En addition de ce tout nouveau système qui va être déployé au niveau national d’ici 2020, la Chine a renforcé sa politique de censure d’internet en durcissant notamment sa légalisation sur l’usage des VPN. Malgré le développement croissant du pays, la censure et la répression sont de plus en plus présentes.


La censure d’internet en Chine


Au moment où la croissance de la Chine atteint des sommets (+ 6,9% en 2017), les politiques chinoises de censure d’internet se durcissent. Tout d’abord, il est à rappeler que la Chine, depuis sa politique d’ouverture au monde amenée par Deng Xiao Ping dans les années 1980, a vu arriver Internet en 1994. Ce n’est que 4 ans plus tard que le Parti Communiste Chinois lance le projet « Bouclier Doré », afin de ‘protéger les valeurs et idées politiques du parti, de l'influence d'autres idéologies’.

Le pays a donc dans un premier temps utilisé la censure pour empêcher la diffusion d’idées allant à l’encontre du parti politique unique.


Désormais, le contrôle chinois sur Internet est considéré comme le plus performant du monde. De fait, il n’y a pas uniquement un appareil de censure mais également une surveillance de l’accès Internet de chaque personne. Les moyens mis en place sont colossaux. Les chiffres estimés parlent de 30 à 50 000 personnes chargées de censurer les sites, mots ou encore applications selon des critères propres à la législation chinoise.

Ces « agents de censures » sont assistés de 280.000 honkers, des internautes chargés de défendre « la ligne officielle du gouvernement chinois » ou bien par exemple « d’orienter les discussions sur les forums » qui ne respecteraient pas l’idéologie du parti.


Récemment, le logiciel Blue Shield, héritier de Green Dam a été lancé par le gouvernement. Ce dernier logiciel était décrit comme limitant drastiquement l’accès aux sites à caractère pornographique. Or, ceci est une infime partie des possibilités du logiciel. Selon Reporters sans Frontières, le puissant logiciel « bloque aussi les sites culturels, d’informations et politique » et permet au Parti communiste chinois de mieux maîtriser l’information.


Ainsi, la Chine censure par mots-clés, d’où le fait que certains mots comme « dalaï lama » ou « démocratie » sont filtrés et oblige les moteurs de recherche comme Google ou Yahoo à censurer ces mots. 236 mots seraient ainsi censurés. 92% d’entre eux seraient d’ordre politique, très loin donc de la première utilité du logiciel, de censurer les sites ou obscénités pornographiques...


L’exemple le plus célèbre étant les manifestations de la place Tian’anmen en 1989, où l’on a l’image en tête d’un étudiant se tenant devant un char de l’armée chinoise, photo que l’on ne peut retrouver sur aucun site de l’internet Chinois.

Selon une étude d’Harvard, au moins 18 000 sites Internet sont bloqués.

Les réseaux sociaux ne sont pas épargnés. En effet, on ne peut accéder à Facebook, Twitter ou encore Instagram depuis la Chine, ces réseaux étant bloqués par la censure chinoise. Mais des équivalences existent. Ainsi, Google est remplacé par Baidu, le moteur de recherche chinois avec toutes ses déclinaisons comme Google: Maps, Images, News etc. Amazon et Ebay par Alibaba. Messenger et Instagram par WeChat. Ou encore Uber par DiDi.



Depuis peu, la Chine a décidé de bloquer le site Twitch, la plateforme de jeu et de streaming vidéo en direct.

L’état chinois est également implacable en ce qui concerne les personnes ne respectant pas sa loi et c’est ainsi que plusieurs personnes ont été emprisonnées ou se sont vu attribuer de lourdes sanctions pour le motif « d’atteinte à la Sécurité de l’Etat ».


Des moyens de contournement existent


Pour contrer la censure chinoise, certaines personnes utilisent des VPN (Virtual Private Network). La personne se connecte sur un serveur privé qui permet de contourner la censure et ainsi accéder aux sites censurés. Mais ces derniers mois, le pays a durci sa politique contre ces accès jugés frauduleux. En effet, la chine a déployé un « firewall » géant pour bloquer certains accès VPN. De nombreux utilisateurs ont perdu leur connexion et plusieurs fournisseurs VPN se sont vu condamnés à de la prison ferme. (Source: BFMTV)


Depuis peu, il est donc parfois impossible de se connecter à gmail (service de Google, accessible en temps normal lorsque l’on utilise un VPN en Chine) ou d’effectuer des recherches sur Google, etc. Certains sites sont régulièrement bloqués ou tout simplement, difficiles d’accès. Ce problème touche notamment les expatriés qui peuvent de moins en moins accéder à leur messagerie, consulter leur profil Facebook ou tout bonnement, faire une recherche sur Google.




De plus, cela peut avoir aussi des répercussions directes sur les entreprises implantées en Chine qui voient leur accès internet encore plus difficile ce qui crée un impact sur leurs opérations en Chine. Mais la Chine a aussi récemment adopté un système de notation stricte qui va influer la vie de beaucoup de citoyens chinois.


Le « Social Credit System » chinois


Lancé en 2014, ce projet de « note sociale », consiste à attribuer une note au citoyen en fonction de plusieurs critères définis par le gouvernement chinois. C’est ainsi que, fumer dans un espace public ou interdit, mal garer son vélo, ne pas payer une amende ou bien ne pas valider son ticket de transport, peut entrainer de lourdes sanctions sociales pour l’individu fauteur de troubles. Ces exemples feront baisser la note du citoyen. Mais ce n’est pas tout.


En effet, la situation financière, le casier judiciaire ou les opinions publiques de l’individu seront pris en compte dans la notation. Le système a donc été appliquer et depuis le mois de mai, « une note sociale basse » (Reuters,ndlr.) empêche certains citoyens chinois de pouvoir prendre les transports en commun, ou d’être dans l’incapacité d’utiliser certains services publics.


Le Social Credit System (Système de crédit social), a donc empêché (selon le Global Times) 11,14 millions de personnes à prendre l’avion ou encore, 4,25 millions d’usagers de réserver un ticket de train par exemple. Selon Beijing News, 17 personnes ont ainsi été privées d’enseigner dans l’enseignement supérieur pour « le motif de ne pas avoir effectué leur service militaire ».

Plusieurs autres sanctions vont être mises en place prochainement, comme l’interdiction de pouvoir réserver une chambre dans un hôtel de luxe.


En revanche, le système de notation prévoit des avantages pour les « bons citoyens », possédant une note sociale élevée et doit encore se perfectionner avant sa mise en service définitive et opérationnelle en 2020. Reste à savoir comment les citoyens chinois considèrent et prennent en compte ce système qui demeure pour le moins étrange et semble déconnecté de la réalité.


Enfin, plus récemment, l’étrange disparition du président chinois d’Interpol nous montre qu’une nouvelle fois la Chine sait comment s’y prendre en matière de répression, toujours sur un fond de « politique anti corruption », ou, en lien avec notre sujet de « politique répressive ».


Théo Mateos-Chaudet

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